Voici un exemple d’appareil d’avancement mandibulaire (OAM), le Somnodent AVANT, que nous utilisons souvent pour prendre en charge le ronflement et l’apnée du sommeil. Cet appareil consiste en deux « gouttières » moulées sur chaque arcade dentaire et qui sont reliées par une sangle qui maintient passivement l’arcade du bas en position avancée. Ainsi, en poussant la gouttière inférieure vers l’avant, la mâchoire inférieure est avancée et, se faisant, les voies respiratoires supérieures présentes en arrière de la langue sont dégagées pour que l’air puisse passer et ainsi prévenir la survenue d’une apnée ou d’une hypopnée durant le sommeil. Un jeu de sangles de différentes dimensions permet une adaptation très précise de la quantité d’avancement.
En tant qu’orthodontistes, nous utilisons fréquemment des appareils amovibles faits sur mesure pour traiter différents types de problèmes affectant les mâchoires et la dentition. Certains de ces appareils sont similaires aux orthèses d’avancée mandibulaire (OAM) utilisées pour le traitement de l’apnée du sommeil. En fait, plusieurs des orthèses (OAM) sont des modifications d’appareils orthodontiques utilisés pour favoriser l’avancement mandibulaire chez des personnes ayant une mâchoire inférieure trop courte ou trop reculée. Plusieurs des appareils les plus performants pour le traitement du ronflement et de l’apnée du sommeil ont d’ailleurs été conçus par des orthodontistes.
De plus, les orthodontistes peuvent aussi proposer d’autres options qu’une OAM si c’est indiqué. En effet, un mauvais alignement des mâchoires et des dents peut être associé à l’apnée du sommeil et une correction orthodontique associée à une chirurgie des mâchoires peut apporter des résultats très intéressants.
Les coûts liés à la thérapie pour traiter l’apnée du sommeil peuvent être admissibles au crédit d’impôt pour frais médicaux. Ceci inclut l’utilisation d’un CPAP ou d’une orthèse d’avancement. Consultez l’Agence de revenu du Canada, Revenu Québec ou un conseiller en fiscalité pour plus d’informations.
Certains régimes d’assurance collective peuvent couvrir en totalité ou en partie l’achat d’un appareil (CPAP ou orthèse). Informez-vous auprès de votre assureur.
De plus, selon votre situation, les organismes suivant peuvent parfois offrir un remboursement (partiel ou total) :
Les membres des groupes suivants peuvent aussi avoir certains frais remboursés en totalité ou en partie :
Apnée du sommeil et ronflement
Pourquoi et comment les traiter
Causes
Deux causes principales peuvent expliquer une apnée pendant le sommeil :
Obstruction
Cause neurologique
Symptômes
Les principaux symptômes de l’apnée obstructive du sommeil sont :
D’autres signes et symptômes peuvent inclure :
Conséquences
Non seulement les personnes atteintes de SAOS voient leur qualité de vie atteinte, mais celle de leur entourage est aussi touchée.
Les apnées du sommeil affectent la qualité du sommeil ce qui peut :
causer de l’irritabilité, une baisse de la libido ou un état dépressif,
Diagnostic
Le meilleur moyen de diagnostiquer l’apnée du sommeil et d’autres problèmes du sommeil est à l’aide d’un test appelé « polysomnographie » (PSG). Ce test peut être fait dans une « laboratoire du sommeil », qui est une clinique où l’on peut passer la nuit. Certains tests partiels peuvent être faits à l’aide d’un appareil portable que le patient peut utiliser à la maison pour monitorage à domicile. Ceci permet d’évaluer le taux d’oxygène, le flux de l’air dans le nez et la bouche, les variations respiratoires ainsi que le ronflement.
Le diagnostic est basé sur la présence d’un nombre excessif d’évènements (apnées et hypopnées) constaté au cours de l’enregistrement polysomnographique. Ce test peut mesurer les éléments suivants :
Autoévaluation
Certains tests et questionnaires de dépistage rapides peuvent vous donner une idée de votre facteur de risque à avoir de l’apnée du sommeil en vous permettant d’évaluer votre niveau de somnolence pendant la journée et vous indiquer si vous devriez consulter en clinique pour poursuivre votre évaluation.
Souvenez-vous que près de 10 % de la population générale souffre d’apnée du sommeil, mais environ 85 % des gens affectés ne le savent pas, car ils n’ont pas été diagnostiqués.
Cliquer ici pour faire le test d’Epworth.
Faits sur l’apnée du sommeil
Plus du quart des gens souffrant d’hypertension (27 à 47 %) sont affectés par un SAOS.
Certains considèrent que le manque de sommeil est un facteur contribuant à l’obésité. au même titre que l’excès de nourriture et le manque de sommeil.
Le SAOS est une maladie sous diagnostiquée qui est souvent confondue avec la dépression.
On sait que certaines maladies et habitudes nocives pour la santé peuvent réduire notre espérance de vie, mais il est surprenant de comparer ces problèmes aux conséquences potentielles de l’apnée du sommeil obstructive :
Le tabagisme peut réduire l’espérance de vie de 7 à 10 ans chez les hommes.
Le diabète de type 2, de 5 à 10 ans.
Mais… l’apnée du sommeil obstructive non traitée (SAOS) peut réduire l’espérance de vie de plus de 12 ans et le risque de mourir à cause de l’apnée du sommeil est augmenté de presque 50 % (46 à 49 %). De plus l’AOS contribue souvent au développement du diabète de type II à cause des effets néfastes qu’il a sur le métabolisme en perturbant la sécrétion d’hormone de croissance qui n’est plus secrétée si le stage du sommeil profond n’est pas atteint.
OAM et CPAP
L’orthèse d’avancée mandibulaire (OAM) et le CPAP sont tous deux des moyens efficaces de prendre en charge l’apnée du sommeil. Cependant, ils agissent différemment.
Le CPAP, pour Continuous positive airway pressure ou traitement par pression positive continue, envoie l’air sous pression à l’aide d’un masque pour qu’il arrive à passer le blocage mécanique constitué par la fermeture des voies aériennes supérieures lorsque l’apnée survient. Un CPAP se compose donc d’un masque qui est relié par un tuyau à une petite machine qui envoie l’air sous pression. C’est un moyen efficace de prendre en charge l’apnée du sommeil. Cependant, tout le monde ne s’y adapte pas à cause de l’encombrement ou du bruit de la machine, du masque qui bouge pendant la nuit et peut alors fuir, ou de l’aspect inesthétique du dispositif, par exemple.
L’OAM, pour orthèse d’avancement mandibulaire, a un mode de fonctionnement différent. Elle va maintenir passivement la mâchoire inférieure en position avancée. L’OAM est constituée de deux « gouttières » moulées individuellement sur chaque arcade dentaire et qui sont reliées par une sangle qui maintient passivement l’arcade du bas en position avancée. Ainsi, en poussant la gouttière inférieure vers l’avant, la mâchoire inférieure est avancée et, se faisant, les voies respiratoires supérieures présentes en arrière de la langue sont dégagées pour que l’air puisse passer et ainsi prévenir la survenue d’une apnée ou d’une hypopnée durant le sommeil. Un jeu de sangles de différentes dimensions permet une adaptation très précise de la quantité d’avancement. Moins encombrante et plus facile d’utilisation que le CPAP, l’OAM est souvent mieux tolérée.
Donc en résumé, là où le CPAP force le passage d’air dans les voies respiratoires de diamètre réduit, avec l’OAM, c’est le mouvement respiratoire naturel qui permet le passage de l’air dans les voies respiratoires libérées de leur obstruction grâce à l’avancée de la mâchoire du bas.
Finalement, quel que soit le type de traitement choisi, il est primordial de prendre en charge son apnée du sommeil. La meilleure solution pour chacun restera toujours celle avec laquelle on se sent le plus confortable et qu’on sera à même d’utiliser sur le long terme.
Traitement et solutions
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